BMW R12 A2 : un boxer en satin

Le monde du permis A2 est désormais génial ! Vous pouvez y débuter en profitant des plus belles sensations de l’univers de la moto. BMW est dans le club très fermé des engins premium et y tutoie donc Ducati, Harley-Davidson, Indians ou Moto Guzzi, pour ne citer que les marques et les motoristes les plus emblématiques dans l’A2. Dans cet univers du sublime, le ticket d’entrée est à 15 000 €, à l’image de notre R12 à 14 990 €. Mais ce tarif n’est qu’un point de départ, la R12 « nineT » ne vous regardant qu’à partir de 18 290 €. Entre les deux versions, tout un monde : la première est un cruiser mega-cool et facile, la plus chère est un roadster ultra-branché et sportif, et il n’y a pas seulement des équipements pour faire la différence. Les deux parties-cycle sont spécifiques : tailles des roues, suspensions, jantes, pneus et même l’angle de chasse (angle de la fourche) sont propres à chaque formule. En commun, il reste ce gros moteur bicylindre à plat à la très respectable cylindrée de 1 170 cm³ refroidis par air et huile. Une pièce maîtresse et centenaire avec cette architecture « boxer » indissociable de l’image de BMW et peut-être même de toute l’industrie allemande en réalité. Après tout, avec deux cylindres en plus vous avez le moteur de la Volkswagen Coccinelle ; avec quatre de plus, le légendaire bloc Porsche. En résumé, le flat twin n’est pas simplement un grigri mais une conviction.
 

Retour à notre univers A2 contemporain, ce gros moteur est bridable électroniquement en A2 grâce à une option gratuite. Dans le même temps, attention : il y a une spécificité entre les deux versions qui a toute son importance. La R12 offre les deux niveaux de puissance maxi de l’A2 à savoir 47 ch et 95 ch et c’est top. La nineT, plus performante encore, offre d’origine 109 ch et ne peut être bridée en A2, sauf à passer par une version spécifique A2 avec un bridage à tiroir 47/95 ch qui ne pourra jamais retrouver ensuite la puissance de 109 ch, une difficulté ultérieure sur le marché de l’occasion pour sa revente.

Moins radicale, plus abordable, la R12 est sans doute préférable. Surtout qu’à l’essai, notre BMW offre déjà une vraie personnalité. Dès le premier coup de gaz, vous avez évidemment la sonorité caractéristique de son moteur, mais vous avez également ce petit couple de renversement qui déséquilibre le ralenti. Rien de grave, c’est juste du caractère et tout est à l’avenant. Sélecteur de vitesse, commande d’embrayage, tout est ferme, un poil viril et finalement plutôt séduisant. Évidemment, vous pouvez débuter avec la R12, mais il faudra faire attention à son poids de 227 kg, sa hauteur de selle moyenne de 754 mm facilitant globalement les choses. Ensuite, à vous le plaisir de faire de la moto en mode cool. De toute façon, l’engin n’aime pas être brusqué, sa grosse roue avant de 19 pouces favorisant carrément le confort à la maniabilité. Et puis ce moteur préfère nettement les moyens aux hauts régimes afin d’y offrir un couple omniprésent. En action, la R12 se montre finalement très routière, jamais frustrante comme une sportive et s’avère plutôt attachante. Une moto A2 du concret pour ainsi dire. Tout n’est pas parfait néanmoins : vous pesterez contre les tubulures d’admission bien envahissantes au niveau des mollets ou contre une garde au sol qui trouvera rapidement ses limites, sans parler de la selle passager à trouver dans la liste des options. D’un autre côté, vous serez conquis par la possibilité de régler la suspension arrière en roulant, ce qui permet effectivement de s’adapter aux différentes conditions de roulage.

Haut de gamme et premium, les R12 disposent d’un excellent niveau d’équipement en disposant du système de contrôle de la traction (DTC), du couple moteur (MSR), du système ABS Pro partiellement intégral pour les freinages en virage, d’un projecteur full led et du système de démarrage sans clé. Enfin, deux modes de conduite sont proposés : Roll et Rock, le tout regroupé dans une instrumentation analogique, et digitale dans de classiques compteurs ronds. La nineT propose en plus une fourche avant entièrement réglable et un trois modes de conduite spécifiques (Pluie, Route, Dynamique). Reste qu’une moto BMW se personnalise avec la longue et coûteuse liste d’options, mais tous les scénarios de customisation restent possibles en poursuivant le mythe du « 719 », l’atelier de personnalisation de l’usine créée en 1923.
 

Avec la BMW R12, vous avez un ticket pour un petit voyage dans le temps en profitant d’une formule vieille de 100 ans. Mais vous avez également toute la modernité pour faire de la moto confortablement et en toute sécurité, et ce même sans grande expérience de la conduite. L’ensemble de ces qualités a néanmoins un coût important, la nineT étant sans doute un poil too much avec un permis A2 et son bridage à tiroirs.